SANGHAM : Intangible

Le jeune groupe marseillais Sangham s’est donné pour mission de parler au corps aussi bien qu’à l’âme. En tout cas, c’est ce que j’imagine au travers de l’interprétation de son patronyme, inspiré du sanskrit et représentant la convergence d’effluves matérielles et immatérielles. Ce qui colle assez bien avec le mélange qu’il propose entre death mélodique et metal progressif au sein de ce premier album équilibré. Équilibré oui, le mot est lâché, et ce n’est pas un vain mot, tant il est complexe d’ajuster la balance entre violence et mélodie, entre riffs qui parlent au système nerveux et structures plus savantes qui activent les synapses. Les voix des deux vocalistes se complètent et se répondent parfaitement, mais ce type de dualité entre chant féminin lyrique et growl masculin est éprouvée depuis longtemps. Plus loin dans le disque, on trouvera une autre forme de dualité ; celle des langues (française / anglaise), aussi bien gérée et digeste d’ailleurs. Alors oui, « Intangible » est un premier album et plusieurs des éléments qu’on y trouvera ne sont pas si originaux que ça, puisque le groupe se repose sur l’expérience de ses aînés. Mais le résultat est à la hauteur des espérances du combo, et probablement de celles des auditeurs à venir. Je déplore souvent, au sein des productions estampillées « prog » françaises, une certaine maladresse dans le son, un côté un peu suranné, voulu certes, mais qui relègue les œuvres bien en-deça de leurs homologues étrangers. Mais pas de ça ici, ça respire, c’est calibré, propre et joliment troussé. Même la (assez osée) forme acoustique de « Macrocosme » passe bien en fin de parcours. Bref, une jolie sortie pour le groupe et pour Klonosphère, défricheur de curiosités françaises.

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