JB DUNCKEL : Carbon

Jean-Benoît Dunckel n’est pas un inconnu ; c’est la moitié de Air. Il poursuit avec ce « Carbon » à l’allure très minimaliste ses pérégrinations dans un univers electro plutôt orienté mélodies pop, et parvient à retranscrire la profondeur, la grandeur et la complexité des sciences physiques qu’il enseignait avant de se lancer dans la musique tout en y ajoutant une bonne dose de sucre qui fait glisser le tout dans l’œsophage sans mal. Enfin, sans mal… J’avoue que justement, ce positionnement, cette nuance constante entre une matière première un peu brute et ardue et cette tendance à tout interpréter à travers un prisme très pop est problématique pour moi. En effet, j’aurais parfois apprécié quelque chose de pas moins rêveur mais justement de plus spatial, plus exploratoire. Si on suit le monsieur depuis ses débuts, si on a apprécié chaque étape de Air, on en retrouve ici pas mal d’éléments distillés dans une electro pop ambiant pas si ambiant. L’instrumentation nous est déjà connue aussi ; un titre comme « Zombie park » aurait bien pu être déniché sur « Moon Safari ». Alors clin d’oeil ou circumambulation ? On serait tenté de penser que Dunckel s’amuse à jouer avec ses propres tics et codes, prenant un malin plaisir à rappeler sans plagier. Cette démarche s’accompagne d’une réflexion et de messages à être attentifs au pouvoir que nous conférons, tacitement ou pas, à ceux qui exploitent la science pour mieux nous exploiter derrière : les « nouveaux rois » comme les désigne Dunckel. Au final, « Carbon » passe plutôt très bien ; même si j’y déplore une certaine redondance des ambiances et mélodies, il tient bien son rôle de bulle d’Air, d’autant plus qu’il reste assez court pour qu’on ne se lasse pas.

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