
Emil Svanängen, alias Loney Dear, est doué pour composer des titres désarmants de beauté et de mélancolie. Cherchez pas, on l’a ou on ne l’a pas. Pourtant, Loney Dear n’est pas aussi reconnu que d’autres pourvoyeurs de spleen en barre. Pourquoi ? Peut-être parce qu’il est difficile de qualifier la musique du projet ? Indie pop sans guitare, chanson jazz sans les tics, neo classique format pop ? Aucune idée. Mais certains ne s’y sont pas trompés ; regardez donc chez qui le monsieur est signé pour ce disque, hum ? Et oui, Real World. Peter Gabriel a toujours eu le nez fin pour dénicher / encourager de chouettes musiciens à s’exprimer. Et les deux ont en commun ce goût du voyage ; « A lantern and a bell » trahit encore une fois le lieu de vie de son auteur, près de la mer, à une encablure d’un départ pour ailleurs. Pourtant, le voyage est encore une fois ici intérieur, intimiste. Et marqué par une sensibilité à fleur de peau, proprement désarmante. Bien sûr, on peut être un peu désarçonné par la voix parfois assez haut perchée d’Emil. Ou par les ambiances très jazz et assez mélancoliques qui traversent ces 9 titres. Moi, j’y vois une alternative à un Jay-Jay Johanson : moins grandiloquent, mais tout aussi subtil, beau et délicatement cinématographique. « A lantern and a bell » n’est peut-être pas le meilleur album de Loney Dear, mais il est pur et vrai, et ça se ressent à chaque seconde. Et ça fait du bien.