Dear Strange est un duo mixte allemand qui nous vient de la riante cité de Berlin, et qualifie sa musique de « prism wave ». Pfff. Qu’est-ce qu’on inventerait pas pour se démarquer des petits copains, hein ! Nan, parce que Dear Strange, c’est ni plus ni moins qu’un electro goth un poil plus subtil, et puis c’est marre. Attendez, vous barrez pas comme ça ! Bon, d’accord, mais pas tous alors. Parce que, bon, ok, ils se foutent un peu de notre gueule en camouflant la vérité, mais ces jeunes se débrouillent pas trop mal. « The unicorn » introduit un groupe très à l’aise avec l’electro, s’en servant pour amener ses pop songs sombres déjà entendues dans une dimension plus moderne. Et si « Lonely heroes », qui se la joue un poil trop « Fade to grey » avec son texte en français un peu (beaucoup?) craignos et sa mélodie pas évidente ne marche pas vraiment, on repart vite du bon pied avec un « Dystopia » plus dansant et entêtant. « I can see through this » suit la même voie, là où « Licht » reprend la langue maternelle pour un résultat plus mitigé à tous niveaux. « Strangers as we are » se montre hélas encore plus poussif. Ou alors c’est juste la répétition qui fait son travail de sappe ? La suite nous confirme cette hypothèse : le groupe a une sale tendance à jouer tout le temps des mêmes effets. Les titres se suivent et se ressemblent, les intonations sont les mêmes, on devine que les thèmes ne sont pas très originaux non plus… C’est dommage, parce que Dear Strange a des qualités. Sur-exploitées, insuffisantes, au service d’un style limité par essence, mais des qualités quand même. Avec pas mal de taf et de bons conseils, ils pourraient bien nous surprendre sur un prochain disque. Enfin, si on se souvient d’eux d’ici-là.
Dear Strange : I can see through this