LIARS : The apple drop

Il y a quelques années, j’ai posé l’oreille sur un ou deux albums de Liars : le très raide « They were wrong, so we drowned » (2004), et l’un peu plus musical (mais pas encore assez à mon goût) album éponyme (2007). Deux expériences qui m’ont un peu vacciné du groupe, et m’ont ôté toute envie de découvrir la suite de leurs pérégrinations expérimentales. Aujourd’hui, des années plus tard donc, voilà que je m’aventure sur ce « The apple drop », dixième album du groupe. Ce qui me fait me demander si cet éloignement n’était pas une erreur. Car oui, ce disque est bien plus accessible que dans mes souvenirs. [cut]. Effectivement, après vérification, il l’est. Il faut un peu de patience pour le constater, puisque « The start » et son allure de chanson extatique radioheadesque reste quand même bien conceptuelle. Mais la douce « Slow and turn inward » se fait tout de suite plus pop. Oh, pas de quoi voler la vedette à un Coldplay ou un Keane, non, mais à son niveau, et de ce que j’en sais (vu mes années de désertion), Liars a mené ici une petite révolution. Subsistent un univers très personnel et d’apparence surréaliste, fantasque, et un goût pour les mariages de tout et n’importe quoi avec l’electro. Une constante qui impressionne par sa pertinence sur un titre comme le single « Sekwar », sobre, inquiétant et d’une pertinence ahurissante. Des influences post punk que je n’ai jamais ressenties avant ressortent régulièrement sur cet opus, parfois au travers des mélodies, parfois juste sur le rythme. L’ambiance est incontestablement sombre, et les obsessions pour l’insondable et le caché d’Angus Andrew, désormais seul maître à bord, sont évidentes. Les paroles, co-écrites avec sa poétesse d’épouse Mary, sont en totale adéquation avec son look néo-hippie allumé ; fumeuses. Les titres bénéficient (presque) tous de cette espèce de profondeur, de vastitude du son, comme si la musique était jouée au fond d’un gouffre à ciel ouvert sur une planète inconnue, à l’image de la pochette assez SF. Liars reste une énigme, même si donc il s’ouvre plus aux autres, ou du moins leur permet de l’approcher sans avoir les oreilles qui saignent ici. Ce qui n’empêche pas les titres d’être inégaux, parfois maladroits, parfois redondants ; si « The apple drop » est le meilleur album de Liars pour moi, il reste perfectible et surpassable, car maintenant que je sais que des monuments comme « Sekwar » sont atteignables, je vais être d’autant plus exigeant !

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Paroles de l’album

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