
Pour moi, en 2016, « The fallen hearts » allait dans le bon sens. Plus progressif certes, mais renouant avec le feeling doux amer d’un « Last fair deal gone down », il me laissait espérer un retour à une époque bénie. Et vous savez quoi ? « City burials » me donne raison. Et comment ! Il est assez difficile de décrire le style développé ici pour un non-initié à la cause Katatonia. La mélancolie est ce qui caractérise le plus le groupe. La voix posée et expressive de Jonas Renske accompagne à merveille aux riffs heavy, progressifs ou atmosphériques. Parfois, des éléments plus modernes (un poil d’electro) ou au contraires plus rétro (on frôle le hard rock par moments) viennent quelque peu troubler l’équilibre, mais c’est pour mieux nous permettre d’apprécier l’ensemble. Et cet ensemble est encore une fois d’une richesse et d’une profondeur impressionnante. Des titres plus enlevés à ceux plus apaisés, chacun d’eux est digne d’intérêt et saura transporter l’auditeur dans un univers désolé mais luxuriant de détails et mélodies touchantes. Bien sûr, on échappera pas à quelques titres plus faiblards (pour moi, c’est la trop gentillette « Vanishers » qui aurait du être écartée), mais le reste mes amis, vaut largement qu’on oublie les faux pas de « City Burials » ou du moins qu’on en minimise les impacts. Parce que Katatonia a certes encore un peu évolué, se fait de moins en moins binaire et évident, mais il reste tout simplement génial, un phare dans la nuit.