
Encore du neo classique qui fricote avec de l’electro ? Oui. Mais le niveau est autrement plus haut que chez les voisins. D’abord, Laake a des moyens certains : suite au succès de son premier ep, il a pu employer les services d’un orchestre. Ce qui tomberait vite à l’eau si Laake ne savait pas quoi en faire. Mais à l’instar d’un Woodkid, cet outil est plus que judicieusement utilisé. Le chant, très peu employé, surgit ça et là, en appui à des titres forts (« Castaway », « Mind », « November », « Diffraction »). Le reste, ce sont des basses acides, des mélodies à la noirceur soyeuse, des déploiements orchestraux grandioses, des rythmiques précises et efficaces. Et une élégance rare. Chaque titre, oui chacun d’eux, est superbe. « O » est vraiment un album d’exception, une collection impeccable et extrêmement bien pensée. Le fait que Laake ait en partie financé sa musique en composant de la musique de pub n’est absolument pas une surprise ; on imagine aisément dans le futur certaines des compositions de ce premier album se retrouver sur des bandes originales de films ou de séries télévisées. En attendant, profitons des trois quart d’heure de bonheur que Laake nous offre. Et espérons que le succès qui s’annonce ne lui tournera pas assez la tête pour lui donner envie de faire autre chose qu’une musique guidée par le rythme et l’émotion.