
Jim Ghedi nous vient de Sheffield en Angleterre et pratique le folk rock. Ah ouais, encore ? Franchement, ça devient cliché et, mais, attendez ! Vous avez jeté une oreille sur ce disque ? Jim chante un peu comme le regretté Gabriel Yacoub, mais sa musique, si elle conserve les éléments néo-médiévaux de celui-ci, semble avoir rencontré celle de David Eugene Edwards, plutôt période Woven Hand dernière période. Une sorte de mélange entre folk européen, américain et amérindien, qui fait en plus le pont entre ambiances festives et plus sombres, grands espaces et moments intimistes. Un style donc extrêmement personnel et original, qui va forcément diviser les auditeurs. Jim Ghedi a un timbre très particulier, qui pourra en irriter certains. Sa façon de revisiter le folk, à l’aide de guitares à douze cordes, d’arrangements orchestraux et de parties électriques que d’aucuns considèrent, à raison, comme « alternatives », est hors normes. Et c’est bien sûr ce qui la rend magique, passionnante. Ceci dit, les dix titres de cet album peuvent même constituer un obstacle pour moi. Parce que malgré leurs qualités, ils présentent certaines redondances d’interprétation. Est-ce qu’elles constituent un écueil assez grand pour éloigner les fans de folk de ce disque étonnant ? C’est complètement exclu ; ceux-là passeraient à côté d’un phénomène rare, celui d’un genre en pleine mutation, d’un artiste qui ose vraiment lui offrir un nouveau souffle. C’est une musique à vivre et à ressentir, sans frontières et sans âge que vous propose « Wasteland » ; ne la laissez pas passer.