
Le groupe francilien est en mouvement depuis ses débuts. « Saddiction » fait donc suite à « A loner » sorti en 2022, et se situe logiquement en droite lignée de celui-ci. Au programme donc, toujours le même mélange entre rock, doom et ambiances shoegaze / cold wave. On notera tout de même une tendance à mettre un peu plus de rythme et d’entrain dans leurs chansons, et ce malgré le mot-valise du titre (entre Sad et Addiction, pour ceux qui ne seraient pas les flèches les plus affûtéeas du carquois) qui laisse entrevoir une tristesse démesurée. Le style du groupe se précise et s’affine donc sur ce septième album. Refrains mélodiques limite pop sur de gros riffs gras, sonorités froides assez typés eighties qui me rappellent l’époque « Adorations » de Killing Joke, on reconnaît tout ça si on a suivi la carrière des gars. Mais ce qui me dérange un peu, c’est que justement certains titres l’alchimie penche plus d’un côté que de l’autre, et je ne m’y sens pas à l’aise. Pourtant, si j’ai eu du mal à entrer dans cet album, je suis tout de même séduit par certains titres qu’il renferme. « Kowloon lights », « Canvas », « Neglect » et « Healed ? » sont ceux-là. Pour les autres, j’émets des réserves. Alors bien sûr, c’est très thématique et logique dans la progression du groupe. Après une étude de la dépression sur « A loner », le fait d’explorer la guérison et l’acceptation au travers d’un genre plus apaisé est on ne peut plus évident. Mais le fait est que cette forme efface un peu de ce qui pour moi faisait la force de Hangman’s Chair : cet équilibre instable entre des pieds et des riffs ancrés dans un paysage urbain gris béton, et une voix porteuse d’un tout petit peu plus d’espoir, juste ce qu’il faut pour ne pas sombrer, mais pas assez non plus pour que cet espoir s’installe plus que le temps du battement d’ailes d’un papillon. Pour autant, « Saddiction » n’est pas une déception, il s’installera chez certains fans sans mal. Mais je n’y trouve pas ma place.