Le temps passe vite quand on s’amuse ; jamais je n’aurais su dire que trois ans étaient déjà passés depuis « Violence begets violence », le septième et précédent album des américains. Est-ce qu ‘ils m’avaient manqué ? Oui et non. Un disque de Jedi Mind Tricks est rarement décevant, et si ces derniers temps, ils s’avéraient moins marquants que par le passé, ça devrait quand même le faire. Et peut-être encore plus, car ce huitième opus voit le retour aux affaires de Stoupe The Enemy of Mankind, qui avait jeté l’éponge depuis 2011, ayant selon son acolyte « perdu sa passion pour le hip-hop ». Un tel retour devrait donc signifier beaucoup pour la créativité du groupe et la richesse de ses instrus. Hélas, après découverte de ce nouvel opus, il n’en est rien ou presque. Certes, on trouve ici plus de démonstration technique et de collages mélodiques que sur le précédent, mais au final, je ne trouve pas que les titres s’en trouvent forcément mieux servis. La présence d’invités devrait apporter un peu de diversité, mais en prenant juste l’exemple d’Eamon, c’est complètement foiré sur la trop plan-plan « Fraudulent cloth », et je ne l’entend pratiquement pas sur la suivante « And god said to cain ». Pour ne rien vous cacher, l’ensemble est plutôt très moyen. Certes, le timbre bien rough de Vinnie Paz fait passer de bons moments, certains titres sont plutôt efficaces, riches en gimmicks marquants, mais on reste sur notre faim. Alors oui, je sais, j’ai été un peu dur sur ma notation et pousser jusqu’au 7 par sympathie pour Jedi Mind Tricks, mais on est pour moi loin d’être revenu au niveau des grands classiques ; le groupe assure le taf, et ça s’entend. Un peu d’huile dans la machine, et ça sonnera moins mécanique.
Jedi Mind Tricks : Deathless light