
Pourquoi présenter un tel disque ? L’équation est simple ; Jaz Coleman est un être au charisme incroyable + Killing Joke est un putain de bon groupe x j’adore les reprises + ce genre de projet hors des sentiers battus) = passage obligé. Bien entendu qu’on s’attendait à ça, puisque ça faisait un moment que l’idée trottait dans la tête du monsieur, après avoir adapté de façon orchestrale plusieurs grands noms du rock (Led Zep, les Doors, le Floyd…) et collaboré à plusieurs reprises avec des formations orchestrales (je vous conseille en particulier le splendide « Songs from the victorious city » sorti en 1990 en compagnie d’Anne Dudley d’Art Of Noise). Il faut dire que sa rencontre avec le genre classique date de bien avant Killing Joke. Ce « Magna invocatio » est donc loin d’être une fantaisie bricolée à la va-vite par un musicien de passage. Sur les 13 titres qui le composent, Jaz Coleman déploie tout son génie et son savoir-faire, transformant et magnifiant les titres de différents albums de son groupe fétiche, leur amenant une dramaturgie poignante. De quoi redécouvrir les chansons, se rendre compte de leur profondeur et leur magie. De quoi aussi rendre un nouvel hommage à Paul Raven (« The raven king » est d’ailleurs le premier titre à bénéficier d’une vidéo). Sur une partie des titres, des choeurs font leur apparition. Était-ce bien nécessaire, je ne suis pas sûr. Car même sur les autres, la direction par monsieur Coleman du St Petersbourg Philharmonic Orchestra parvient largement à nous faire atteindre des hauteurs jamais envisagées. Alors oui, les die hard fans regretteront certainement le choix des titres, ou du moins l’absence de certains classiques (« Pandemonium » est boudé). Mais globalement, « Magna invocatio » est un bonheur de tous les instants pour les fans. Et j’imagine, étant donné la richesse de composition et d’orchestration, qu’il en sera de même pour les autres. A découvrir absolument !