HACKEDEPICCIOTTO : The silver threshold

Récemment accueilli par Mute, le duo formé par Alexander Hacke (Einstürzende Neubauten / Crime & the City Solution) et Danielle de Picciotto (Love Parade / Crime & the City Solution) signe ici un quatrième album « plus symphonique » aux dire des intéressés. Au programme, un style à cheval entre rock industriel et electro expérimentale, le tout agrémenté des mélodies vocales chères à la deuxième. Un mélange bien plus passionnant et riche encore que sa description ne le suggère. Tout commence par une « Ouvertuere » très très progressive (et même plutôt très longue) qui amène à sa fin un duo de voix très folk / neo classique. Le morceau-titre qui lui fait suite est bien plus menaçant et texturé, alternant / conjuguant éléments électroniques, voix et cordes ; à ce moment-là, on est sous le choc et vite sous le charme. Le suivant (Meteor’s reign ») est du même tonneau : des percussions et rythmes volontaires mêlés à de jolies mélodies et une dramaturgie omniprésente. « Evermore » est une sorte de balade à deux voix sur fonds de déchirures indus. Si on cherche ce que « Babel » a de la tour, c’est le côté vertigineux apporté par son gimmick. « Trebbus » fait se rencontrer influences médiévales / scandinaves et sonorités noisy, « Journey east » est assez explicite (mais ajoute toujours au voyage un côté rock et des sonorités plus neo tribales). »Meeres stille » est peut-être le titre le plus orchestral du lot, quelque part entre musique de film et dark indus / dark ambiant. « Kirchhain » place une sorte de chant de gorge sur une mélopée de cordes et des cloches funèbres. Enfin, pour « The watered garden », Danielle introduit une dimension ésotérique au sein de mélodies neo world / neo classiques. Au final, « The silver threshold » s’avère bien moins barré et plus construit qu’on pouvait s’y attendre. Bien sûr, il faudra avoir les tympans et les idées larges pour en profiter pleinement, mais c’est loin d’être le genre de disques à réserver aux amateurs de musique contemporaine pure.

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