
Je vous avoue avoir longtemps hésité à publier cette chronique. Gorgon City m’a été présenté comme une entité bicéphale qui produit une musique à la fois dansante et indie, avec une tendance à l’introspection. Je vous avais parlé du dernier album de Lastlings il y a peu : je la voyais à peu près dans le même univers, une electro mélancolique mais douce, très pop dans ses structures mais plus moderne dans son instrumentation. Mais Gorgon City est tout de même bien plus typé electro grand public, avec ses sonorités et ses rythmes limites dance parfois. Ainsi, si « Wreckage » donne le change côté electro pop rêveuse, dès « Voodoo », Gorgon City revêt des frasques bien plus club. « Heartless » est également un titre bien synth pop doté d’une voix typée R&B. « Pose » verse dans la dance pop, et tranche un peu trop avec les titres précédents à mon goût. « Lost & found » repart vers la synth pop mélancolique et dansante. « A lot like heaven » est une perle d’electro pop indie, portée par la voix caressante de Julia Church. « City of angels » et son narrateur à la voix grave peuvent évoquer un Faithless. « Remember the days » est plus classique mais tout aussi efficace. « Gasoline » est plus brute et centrée sur le rythme. Enfin, « Should’ve known » est un compromis entre house et techno, et s’avère être le titre le moins immédiat et accessible de la galette. Vous l’aurez compris, globalement «Salvation » est réussi, mais il souffre pour moi de sa position mi-club mi-indie ; si j’en apprécie une partie des titres, l’autre reste trop « en surface » pour moi, plus destinée à une consommation sur place qu’à une dégustation au casque.