Gwenno, c’est Gwenno Saunders, galloise de son état, et ex-frontwoman des Pippettes. Et ce disque au nom exotique est son premier album solo, après avoir sorti deux ep remarqués. Remarqués car diamétralement opposés à la pop du trio. Gwenno revisite ici le rock psychédélique et le kraut rock, à grands coups de rythmiques répétitives, de claviers spatiaux et d’electro mutante, qu’elle habille de sa voix douce et aérienne. Soit dix titres bien allumés et pas du tout commerciaux qui rebuteront allègrement les amateurs de sensations simples. Et qui plus est entièrement interprétés en langue maternelle, à travers des textes inspirés d’un roman de science-fiction…gallois, évidemment. Je vous épargnerais mon interprétation des textes, puisque je n’y comprends absolument rien. Mais musicalement, c’est vraiment très valable. Pas vraiment de longueurs, puisque la majorité des titres oscillent entre 3 et 5 minutes ; doit rester un peu d’huile pop dans les tuyaux. Pas de défaut de production, on sent que la dame s’y connaît. Du gimmick plein la besace, des carrefours giratoires habités par des mélodies fantômes, le parti-pris de donner à la voix une omniprésence inhabituelle pour le genre, tout concorde à créer une atmosphère unique. Un pari très risqué mais assez réussi.
Gwenno : Chwyldro