Depuis 1989, le duo allemand Das ich navigue dans les eaux troubles de l’electro dark, unique prétendant au trône d’un sous-genre qu’il a lui-même façonné. Trouvant ses racines dans la musique électronique autant que dans le rock gothique, il donne à entendre une mixture originale, inédite, ne comportant aucune guitare, chantée en langue maternelle, et dont les titres sont des petites symphonies tragico-guerrières. Et cet « Egodram », septième album du groupe, et probablement l’un des meilleurs, ne vient pas modifier la formule. Si la chanson-titre, rampante et sombre à souhait, ouvre la marche en instillant une atmosphère inquiétante, « Kindgott » voit vite le groupe renouer avec une dureté caractéristique dans ses rythmiques et les intonations de Stefan, son effrayant vocaliste, nosferatu moderne, expert en l’art de théâtraliser ses performances, sur disque et en salle de concert. A la fois directe et très complexe, la musique du groupe, menée par les claviers, machines et boîtes à rythmes, n’a pourtant rien à envier à ses homologues rock ou metal, dont les fans sont d’ailleurs assez friands. « Egodram », comme le reste de la discographie de Das Ich, compte des titres phares et d’autres plus moyens. Il est pourtant difficile de vous les indiquer, car la musique du groupe étant assez bipolaire, les différences de jugement peuvent être légion. A vous donc de vous faire votre propre opinion. Enfin, si vous avez le courage de lancer le lecteur…
Das Ich : Destillat