Sur le premier ep du nantais Fyrs chroniqué dans ces pages, je comparais musicalement le projet à un Cascadeur ou un Other Lives. Si ces noms peuvent encore sortir ici, le titre introductif de ce premier album, « Lord », m’a jeté un d’autres noms au visage : Cocoon, et FM. On retrouve ici une douceur tranquille et une coloration pop folk… mais aussi cette inclinaison vers la mélancolie. Cette base est magnifiée par des orchestrations plus typées neo classiques, baroques, jazz ou electro. Comme sur « Lost healing », Fyrs a décidé de ne s’exprimer majoritairement en anglais ; tant mieux pour votre serviteur qui a souvent du mal avec l’expression francophone. Bien que quelques passages trahissent l’origine de Fyrs, ceux-ci restent minoritaires. Les couleurs multiples de la pochette se retrouvent prolongées dans les textes de ce disque, qui dépeignent les émotions de son créateur Tristan Gouret, et le grand rêve évoqué ici pourrait bien être la réalisation de ce beau projet. Les neuf titres qui le composent sont encore une fois tissés entre délicatesse de l’expression vocale et des motifs de guitare folk, et la (relative) grandiloquence des arrangements ; c’est doux, beau et apaisant. Le côté folk est ici plus développé que sur l’ep ; peut-être est-ce du au départ de Zaho de Sagazan, partie mener sa propre barque ? C’est en effet enfermé face à ses propres doutes et peurs que Fyrs a bâti ce premier opus, et que le changement de cap soit une coïncidence ou pas, il est non seulement réussi mais en plus complémentaire avec le style déjà développé. « A big dream » est une suite logique, à la fois des influences primaires du bonhomme comme de son appétence pour autre chose. Et la confirmation que Fyrs est un projet à suivre.
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