Fuath, c’est le projet parallèle de l’écossais Andy Marshall, leader de Saor. Si les deux formations partagent le vocabulaire black metal, chez Fuath on n’y ajoute pas d’éléments folk ou plus progressifs ; on donne ici dans le black atmosphérique et froid ; d’ailleurs Fuath se traduit par « haine » en gaellique. Il a un bon look d’oeuvre underground, et déploie ses cinq assez longs titres (le plus court dépasse les six minutes) dans une ambiance hivernale et crue très nineties. Les influences citées sont Darkthrone, Drudkh, Mayhem… Dans les faits, ce deuxième album s’avère pour moi bien moins frontal que ces noms, puisque très porté sur le mid-tempo et les ambiances. Ce qui le place entre les deux, ni trop ni trop peu, et pourrait ravir les suffrages des fans de la formation initiale de son créateur comme ceux des autres. Au détour de certains riffs et certains passages plus calmes, on peut encore déceler les tics folk metal, mais Fuath fait ce qu’il faut pour les atténuer au profit de la brutalité. D’ailleurs, l’arrivée d’un vrai batteur ajoute à l’impression d’épaisseur et de profondeur. Fuath prend le temps d’explorer, de faire vivre ses riffs, et emploie sa connaissance du genre à nous (re)plonger dans des atmosphères bien connues. Au final, « II » est un album très classique mais dont la maîtrise impose le respect.
