Saor est depuis longtemps passé maître dans l’art du folk metal à haut dosage traditionnel. Chez les Calédoniens, les éléments metal n’éclipsent jamais les instruments traditionnels… et l’inverse non plus. Une alchimie précise et savante qui confère à leurs albums des envolées lyriques touchantes, des mélodies subtiles et une intensité jamais prise en défaut. Pas de gadget ici, pas de faux semblants, chaque instrument est interprété avec sensibilité et justesse, et on en ressent immédiatement l’authenticité. Sur une base black, Saor tisse des motifs mélodiques épiques et atmosphériques qui loin d’affaiblir l’ensemble réhaussent la force de chaque partie. Alors bien sûr il en use sur ces cinq longs titres (le plus court ne totalise pas moins de 8 minutes), mais on en ressent aucune lassitude. En plus de ça, le chant se partage entre vocaux black, chant clair masculin et chant clair féminin. C’est bien simple ; une fois lancé, on a pas du tout envie de décrocher de cet album avant sa toute fin. D’autant plus que le titre final « Rebirth » est exceptionnel au moins pour sa première partie (la deuxième, thématiquement logique mais plus lumineuse, me plaît moins). Hormis ce petit bémol, « Amidst the ruins » est vraiment excellent, confirmant le talent de Saor. Même l’artwork a quelque chose de classique et classieux, vous ne trouvez pas ? Ah oui, je ne suis plus impartial avec ce groupe, mais il est simplement génial, pour moi l’un des meilleurs dans le genre. Folk metalleux, à l’assaut !
