Failure est revenu. La nouvelle est tombée il y a quelques semaines, me laissant dans un état entre euphorie et angoisse. L’écouter ou pas, ce tant espéré et craint 4e album ? Je me suis longtemps posé la question, et je viens de sauter le pas, vous livrant mes premières impressions à chaud, de peur de ne pas avoir le courage de le faire plus tard. Je n’ai pas eu la chance d’écouter « Comfort ». Mais j’ai usé « Magnified » jusqu’à la corde, et j’ai pas mal écouté « Fantastic planet » aussi. Mais j’avoue avoir du mal à croire qu’une formation, presque 20 ans plus tard, puisse reprendre les choses là où elles les avait laissées sans laisser une impression d’effort désespéré de se raccrocher à son passé. Le groupe nous sert d’abord une interlude dont il a le secret, secret que selon moi il pourrait garder tant celle-ci n’apporte rien. « Hot traveler » renoue avec les mélodies douces-amères traditionnelles mais manque d’accroche. « A.M. Amnesia » et « Snow angel », en revanche, repartent dans la bonne direction. Ouf. Et puis, ça continue de mieux en mieux, on retrouve le frisson d’il y a quelques années. Oui, Ken Andrews et Greg Edwards se sont retrouvé pour le meilleur. Oui, leur complicité et leur génie créatif est intact. Et enfin, oui, « The heart is a monster » est un très bon disque, celui qu’on était en droit d’attendre du trio (ben oui, il y a aussi un troisième compère, Kellii Scott). En bons musiciens et compositeurs, la bande amène son identité musicale un peu plus loin, la dépoussière, la modernise, tout en prenant soin (encore que, je les soupçonne de naturel…) de ne changer que très peu la formule. Impossible de ne pas se repasser le disque pour y trouver ça et là un détail qu’on avait pas perçu. Et surtout ce parfait « Counterfeit sky », pur moment de grâce, tube indie rock imparable. Ça y est, c’est fini. Je suis soulagé, mais il me faudra encore quelques écoutes pour réaliser ma chance, notre chance de voir un tel monstre renaître.
Failure : Hot traveler
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