
Le metal naît de l’adversité, et on ne peut pas nier qu’une contrée comme la Russie doit en regorger, ne serait-ce que pour son climat politique et son climat tout court. Elderwind y gagne donc en légitimité « Older than ancient » est le quatrième album du groupe, et il continue d’y déployer un black atmosphérique avec quelques pointes symphoniques. On y trouvera aussi des influences viking / pagan metal à la Borknagar. Le groupe parvient en tout cas ici à équilibrer ces influences bien plus mélodiques avec une intensité black. L’enchaînement de l’intro classique et cinématographique et de l’explosion du début de « Prospectors » (chant hurlé et tempo soutenu) nous le prouve rapidement. On appréciera le travail très pointilleux effectué sur les claviers, qui prennent vraiment de la place dans les sept titres de l’album, ainsi que les choeurs en chant clair qui viennent appuyer les refrains et y apporter un souffle épique. Bien sûr, Elderwind pourrait essayer de les gommer un peu parfois pour éviter la redite. Car oui, le voilà l’écueil de ce disque ; le combo a tendance à suivre un fil rouge au niveau de ses compositions, et on y retrouve souvent les mêmes tics : passage mélodique / explosion / break ambiant / explosion. Et ça pourrait vraiment lui causer du tort. Enfin, si le résultat n’était pas à la hauteur, ce qui n’est pas le cas. Alors on passera bien volontiers sur le fait que les textes sont interprétés en langue maternelle et que donc on y pige rien. De toutes façons, dans le black il est bien rare que ce soit le cas, donc ça ne change pas grand-chose. « Older Than ancient » est donc un très bon disque avec des limites très acceptables !