
Dust & The Dukes est un power trio italien qui définit lui-même sa musique comme « desert rock », et cherche à allier la tradition blues à quelque chose de plus heavy et mordant. Au travers des dix titres de ce court premier album (une petite demi-heure), le groupe revisite à sa sauce (somme toute classique mais très efficace) une americana entre deux âges, ni vraiment traditionnelle quand le groupe invoque des tics pop, ni vraiment moderne quand les guitares viennent faire vibrer les routes ensablées à coups de secousses telluriques blues rock. n’allez pas croire pourtant que le groupe n’est capable que de faire parler la poudre : sa sensibilité transparaît au travers de titres plus mélancoliques, balades au clair d’une lune rouge, vue entre les pics escarpés des hauts canyons. La voix assurée n’empêche pas quelques maladresses d’accent parfois, mais on s’y laisse prendre sans mal. On ne s’ennuie jamais ici, emportés par l’énergie et la conviction de ces gars qui vivent leur musique. Pas mal de titres m’ont évoqué une rencontre fortuite entre les Ricochets et D.A.D., entre caresse sauvage et écorchure franche. On appréciera la (relative) variété des instruments employés ici, la souplesse et le caractère du chant, et le jeu du batteur. Le gros point noir du disque est qu’il passe bien trop vite : avant qu’on s’en rende compte, on est revenus à l’introductive « Run ». Pas d’autre choix alors que de laisser une deuxième écoute s’installer. Et constater que ce premier opus est quand même assez exceptionnel dans son genre.