
Deuxième album pour les punks féministes anglaises de Dream Nails. Cette fois et à la suite d’une séparation pas très houleuse apparemment (la vocaliste originelle Janey Starling, est partie se consacrer pleinement à la cause féministe, sans musique), on retrouve Ishmael Kirby, en première ligne pour devenir une icône trans. Niveau musique, « Doom loop » sonne un peu moins frontal que l’album de 2020, il laisse un peu plus de place au groove et aux éléments electro. Mais on ne sera tout de même pas perdu. Le message queer et ouvert reste assez comparable, mais lui aussi est asséné un peu moins directement. La subtilité, c’est pas très punk ? Rassurez-vous, on est pas toujours très subtil ici, mais la nuance a quand même pris ses quartiers à tous les niveaux, dans le fonds comme dans la forme. Si on veut vraiment s’imprégner de l’essence de ce qu’est et a été le groupe, on pourra se plonger dans la lecture et l’étude de ses textes. Mais même sans ça, le plaisir est là. Pas forcément tout le temps ; pour moi, et même si le groupe s’est employé à diversifier ses inspirations pour aboutir à un disque moins homogène, des ambiances plus diversifiées, certains titres restent plus faibles que d’autres. Ainsi, « Time ain’t no healer », par exemple, tentative franche de terminer l’album sur une note d’émotion, produit plutôt l’effet inverse sur moi. Quelques autres aussi se montrent moins convaincants. Dans l’ensemble, « Doom loop » fait le job, mais on sent que cette nouvelle direction va encore donner lieu à des ajustements divers. Et c’est tant mieux, c’est le signe d’un groupe qui avance et avancera encore !