DOOZ KAWA : Vol de nuit


Dooz Kawa n’a plus depuis longtemps besoin de prouver qu’il est l’une des plus fines plumes du rap français. Le voilà qui évoque Antoine de Saint Exupéry sur ce sixième album qui, encore une fois, fait la part belle aux sonorités méditerranéennes / tziganes. Depuis longtemps, il a choisi de créer une troisième voie pour ses textes, entre poésie et mots crus. Ce qui lui a d’ailleurs valu d’être reconnu par certains enseignants de grandes écoles, celles dont justement il revendique son non-appartenance. Encore une fois, les amateurs de bons mots pourront s’abreuver à la source du hip-hop fielleux du Dooz ; les titres d’exception sont bien sûr encore de la partie. Entourés de personnes de confiance, le strasbourgeois nous pond même un titre qui sonne comme une mini-comédie musicale avec « Naufragés », qui fermera une bonne fois pour toutes le clapet de ceux qui jugent le rap médiocre autant musicalement que textuellement. Mais il est loin d’être le seul moment fort du disque. « Les monstres » avec Demi-Portion, la terrible « Piège à loups », « La folia », « Sisyphe », « Qui je suis » sont autant de raisons de porter aux nues le bonhomme et son art une fois de plus. « Vol de nuit » divisera forcément pour la raison évoquée ci-dessus ; la langue de Dooz Kawa est libre, et ses mots ne sont pas à mettre en toutes les oreilles. La gente féminine est un sujet prépondérant, et si le sexe a une place non négligeable ici, il ne fait pas vraiment l’objet de métaphores filées, bien au contraire. Le monsieur vient d’en bas, et ne s’en cache pas. Il ne vient pas pour donner des leçons, n’est certainement pas un exemple à suivre, et finalement ne dit rien de plus que ses collègues. Mais il le dit mieux ; c’est ça qui fait sa différence et son caractère précieux.

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One comment to “DOOZ KAWA : Vol de nuit”
One comment to “DOOZ KAWA : Vol de nuit”
  1. C’est simple, j’écoute l’album en boucle et suis loin d’en saisir toutes les subtilités.
    Besoin d’aller-retours sur le web pour saisir le sens de certaines références.
    J’adore ce mélange mec hyper lettré et cultivé mélangé à des incises crues mais dites avec poésie. Une des plus belles découvertes de ces 10 dernières années.

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