
Bientôt trente ans que les néerlandais de Officium Triste nous dévoilent disque après disque leur version du death doom metal. Et quelle est-elle ? Un style plutôt classique à vrai dire. Une voix bien grave et profonde. Une instrumentation qui ne vous fera pas hurler à la lune ; des parties de guitares mid-tempo et lancinantes mènent la danse, quelques mélodies plus fines et aériennes pointent ici et là, mais le gros de l’affaire peut rappeler une rencontre entre un Swallow The Sun et un My Dying Bride moins lyrique. Chaque note, chaque plan, chaque idée est connue, a déjà été éprouvée (ou presque). Partant de là, écrire une chronique sur un tel disque est assez compliqué. Pourtant, en y regardant bien, il y a bien une personnalité qui se détache de ses petites habitudes. Tenez, par exemple, le chanteur, également responsable des textes, s’exprime en vers. C’est pas banal, convenez-en. Et puis tiens aussi, ces claviers synthwave au début de « Behind closed doors ». Bon, ok, ils s’effacent assez vite. Les breaks plus atmosphériques de « Angels with broken wings » aussi changent un peu. Bon, ça ne suffit pas forcément à faire de « Hortus venenum » le disque dont on se souviendra pour son anticonformisme, mais allez, Officium Triste s’en tire quand même pas mal pour une formation à laquelle on ne pense pas tous les quatre matins.