SWALLOW THE SUN : Moonflowers

Alors, ça fait un petit moment que je n’avais pas retenté l’aventure Swallow The Sun. J’avais adoré leur premier album « The morning never came », dont le titre « Out of this gloomy night » squatte mes playlists depuis. Et puis la suite m’avait un peu moins enthousiasmé, et j’avais donc mis un coup de lame dans notre contrat de mariage pour aller voir ailleurs si l’herbe était plus morte. Mais ce « Moonflowers », je ne sais pas, il m’inspirait, et m’y voici donc, préparé à pas grand-chose, mais me disant qu’on est jamais à l’abri d’une bonne surprise quand on se prépare à une mauvaise. Là, « Moonflowers bloom in misery » l’accueille de la meilleure façon ; on commence par une belle mais timide mélodie triste accompagnée d’un chant clair du plus bel effet, et puis d’un coup, la voix death et l’orchestration nous font entrer de plein pied dans le désespoir qui habite l’album. « Enemy » lui fait écho en adoptant une logique contraire, mais fonctionne tout aussi bien. Au sein de cet album, bien sûr, on trouve plus d’amertume que d’éclats de désespoir, plus de violons et de chant clair que de décibels débridés. Swallow The Sun, sur ce nouvel album, c’est un peu comme si Anathema et My Dying Bride rencontrait le lui d’avant. Le groupe, et son leader en particulier, lâche complètement prise ici, se laisse et nous laisse glisser vers un abîme de mélancolie profonde. Il faut dire que le compositeur n’a pas eu le temps de se remettre des deux pertes consécutives qu’il a connu (son père, puis son épouse), enfermé avec lui-même et sa douleur durant le confinement. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, puisque ce « Moonflowers » n’aurait peut-être pas été aussi bon si le monsieur avait pu extérioriser sa peine et son ressentiment autrement. Pourtant, ce disque, on le sent autant qu’on le lit, est un combat. La violence de certains passages (« This house has no home » donne carrément dans le black) contraste avec la sobriété abattue d’autres, et puis il y a toutes ces phrases lourdes de sens qui traversent le disque… Bref, « Moonflowers » est un très bon disque confirmant la position de leadership du groupe en matière de death doom plombant. Et en plus, si vous mettez la main sur la version deluxe du disque, vous aurez la chance de (re)découvrir les titres en version instrumentale néo-classique grâce au trio Nox. Alors, elle est pas déprimante la vie ?

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