
L’histoire est jolie : Isabelle Rezazadeh alias Rezz, ukrainienne arrivée au Canada pendant son enfance, assiste autour de 2011 à un concert de Deadmaus alors qu’elle se cherche en tant que musicienne. Là, c’est la révélation, elle décide de se lancer à son tour en musique électronique, quelque part entre dubstep, edm, techno et trip hop. Elle finit par poster quelques titres sur les réseaux sociaux et… est remarquée par Skrillex, avant d’être signée sur le label de Deadmaus. « Spiral » est le troisième album de la jeune femme et le premier qui la voit s’émanciper de ses modèles, autant dans le son que dans l’entourage (« Spiral » sort sur son propre label). Au programme, onze titres qui voient son univers s’élargir pour accueillir d’autres sonorités, voir du chant. Alors oui, bien sûr, les chanteuses venues prêter leur organe à quelques titres de l’album confèrent un aspect bien plus pop et mainstream aux titres en question, c’est indéniable. Mais que les fans se rassurent, la matière première est toujours habitée de noirceur et de menace, la musique de Rezz marchant en permanence sur un fil tendu entre rêve et cauchemar. Cette nouvelle incarnation a pour moi justement l’avantage de rendre plus « mémorisables » les chansons, ainsi que les multiples participations du disque. Pourtant, j’avoue que ce ne sont pas forcément ces pistes que je préfère sur le disque, réussi dans son ensemble bien qu’utilisant souvent les mêmes sonorités. Mais ces sons acides, ces mélodies en va-et-vient sont la marque de fabrique de la canadienne, alors on lui pardonne bien volontiers, d’autant plus que la durée globale assez courte fait en sorte que la lassitude n’ait pas le temps de s’installer.