Depeche Mode veut nous parler d’esprit. Non pas de fantômes, plutôt de l’esprit de révolte, d’insoumission, de revendication. C’est en tout cas ce qu’on comprend de la pochette, moche comme souvent ces dernières années chez les britanniques. « Going backwards » montre un visage plus rock et rétro de ses auteurs, qui n’est pas pour déplaire à votre serviteur même si le titre, agréable au demeurant, ne remplit pas vraiment ses promesses. « Where’s the revolution » confirme le retour à un electro rock plus sombre, mais cette fois avec (beaucoup) plus de réussite. « The worst crime », ballade amère, me laisse espérer qu’on a ici un héritier de l’époque dorée. Mais il manque deux ou trois vrais tubes. Allez, je ne demande pas un « Personal Jesus » ou un « Walking in my shoes » les gars, mais un « Wrong » me comblerait largement ! « Scum » persiste dans le mid-tempo de cauchemar éveillé, et « You move » lui emboîte bientôt le pas., sans cette fois convaincre. « Cover me » plus électro et planant, joue à peu près dans la même catégorie. Et là je me dis merde : on est à la moitié du parcours, et, oui, « Spirit » se profile comme un bon album, sans véritable temps mort, mais sans véritable temps fort. On continue soft avec un « Eternal » bon mais gadget, un « Poison heart » chaloupé, un « So much love » correct mais dispensable… Suivent un « Poorman » faussement dépouillé, un « No more (this is the last time) » déjà entendu, et enfin un « Fail », ballade techno-pop un peu trop sage. Bilan mitigé donc pour ce quatorzième album, qui fait un pas dans une direction attendue sans s’assurer que son empreinte sera suffisamment marquante pour qu’on l’y suive. Dommage !
Depeche Mode : Where’s the revolution