
Troisième album pour les américains de Deep Sea Diver, cinq si on compte les deux albums jamais parus accouchés dans la douleur au tout début de la carrière de Jessica Dobson. Ce qu’il y a de magique avec Deep Sea Diver, c’est ce mélange, qui peut paraître banal en apparence mais ne l’est pas du tout, entre rock indépendant et écriture diablement pop. Vous avez du mal à l’imaginer ? « Shatttering the hourglass » conjugue motifs d’orgues eighties, et alterne entre force et délicatesse au niveau vocal. Mais c’est vraiment sur « Lights out » que cette réalité se fait évidente : catchy et musclé, ce titre est une vraie réussite. Et il est symptomatique de ce qui nous attend tout au long de cet album : des mélodies ultra-efficaces habillées d’emphase, de rythmiques discrètes mais bien présentes et plaisantes, et de riffs indécis, entre mélancolie, force et espoir. Il faut dire aussi que « Impossible weight » est un disque qui tient autant de la catharsis que de la thérapie, composé durant une période de dépression suivie / accompagnée de remise en question profonde. Je garde la conviction que les disques nés dans ce type de conditions sont les plus intéressants. Et nous en avons la preuve ici. Bien sûr, on retiendra encore plus le duo avec Sharon Von Etten, particulièrement éblouissant, mais à part peut-être un ou deux titres plus faiblards (je ne suis pas fan de « Run away with me », la semi-ballade de clôture), l’ensemble est vraiment très bon, et digne de figurer parmi les réussites pop de l’année.






