
Les suédois ont mis un peu plus longtemps que prévu à sortir ce nouvel album. Pour de multiples raisons probablement, dont la crise sanitaire, mais aussi la désertion de leur guitariste historique Niklas Sundin, parti se consacrer à Mitochondrial Sun à temps complet, et depuis remplacé par Johan Reinholdz (Skyfire, Andromeda). Le groupe a opéré depuis quelques temps à un retour aux sources, écartant les tentations trop expérimentales pour se concentrer sur leur death mélodique et orchestral teinté de riffs heavy et de prog. Un style qui ravira les fans de la première heure ; de « The gallery » à « Moment », si le temps a passé, la distance n’est pas si grande. Dès l’introductive « Phantom days », on peut se rendre compte de la grande attention apportée au respect d’un cahier des charges bien implanté dans l’ADN du groupe. Pas de surprise, mais des titres épiques, musicalement et techniquement irréprochables, ni trop death ni pas assez, aux guitares entrelacées et au chant parfait (Michael Stanne sait depuis longtemps alterner entre chant death rugueux et chant clair chargé d’émotion), rehaussés de claviers et orchestrations jamais pompeux. Alors bien sûr, on pourrait dire que le groupe ne s’est pas foulé la rate et propose du réchauffé. Mais mes amis, dans ce cas Dark Tranquillity est un chef étoilé du micro-ondes, parce que je n’ai rien à reprocher à ce disque ! Même pas comme certains la présence parfois envahissante du chant clair et de passages plus soft : j’étais de ceux qui trouvaient que « Therein » sur l’album « Projector » (1999, quand même) amenait le groupe dans une direction intéressante. Je n’irai pas jusqu’à hisser « Moment » sur le podium des meilleurs albums du gang, mais il se classe facilement dans le top 7 quand même. Belle performance.