
Wow, ça fait un bail que je n’ai pas écouté un album de Busta ! Après, soyons francs, l’ex roi de New York a quand même un peu perdu de sa superbe. Auteur de hits intemporels comme « Woo-ha » ou « Gimme some more », sa personnalité hors du commun a malheureusement cherché à s’adapter aux tendances plus modernes au lieu de capitaliser sur ses acquis. Oui, c’est rare de dire ça, mais c’est la vérité. D’ailleurs, si vous écoutez ces 19 nouveaux titres produits par des « gars sûrs » comme Timbaland, Pharrell et Swizz Beatz et fréquenté par de jeunes loups aux dents longues (trop nombreux pour les citer), vous vous rendrez compte à plusieurs reprises que quand Trevor débarque sur le beat, il a tendance à bouffer la lumière et éclipser le reste. Et pourtant, les « invités » ont bien tappé dans le buffet et mis leurs pieds sur la table ; on a même parfois l’impression que c’est Busta qui est en featuring. Alors, « Ok », « Big everything », « Tings », « Hold up », « Slide » (même si la fin de celui-ci en mode jazz me rebute un peu) ou « If you don’t know now you know pt.2 », soit ceux où le flow élastique et l’univers cartoonesque du bonhomme est le plus libre, sont les titres pour moi les plus intéressants de la galette. Il faut dire aussi que j’ai vraiment beaucoup de mal (copyright b-boy old school) avec les parties chantées typées R&B… Alors, il est comment ce « blockbusta », et est-ce qu’il mérite son nom ? Et bien, frustrant et non. Parce qu’on passe son temps à écouter d’autres voix que celle de Busta, et que c’est pas ce qu’on est venu chercher. Parce que du coup, on a ni notre dose de Busta ni notre dose de hip-hop, et que le ratio quantité / qualité n’est pas équilibré. Et on est d’autant plus frustré qu’il aurait pu en être autrement, puisque le flow de Busta Rhymes n’a pas bougé ou presque. Bon, on va se contenter des bons titres et oublier les moyens pour l’instant.