THE DISPOSABLE HEROES OF HIPHOPRISY : Hypocrisy is the greatest luxury

Parce que pour savoir où on va il faut savoir d’où l’on vient, aujourd’hui je vous propose de faire un saut dans le passé à la découverte d’un collectif hip-hop oublié mais à la personnalité et l’originalité certaines, j’ai nommé The Disposable Heroes of Hiphoprisy. Au programme, un style de rap volontiers jazzy, ouvertement revendicatif et politisé et surtout décrit comme « industriel », donc sortant complètement des schémas classiques de l’époque. Alors, bien sûr, il faut remettre les choses dans leur contexte ; on est en 1990, ne vous attendez donc pas à entendre un mélange entre Wumpscut et Busta Rhymes. Mais de rythmiques saccadées en samples robotiques, de basses synthétiques en flow ciselé, la créature de Michael Franti et Rono Tse, ayant fourbi leurs armes dans le groupe punk industriel The Beatnigs, creuse un sillon qui reste encore à ce jour unique. Il faut dire que les conditions requises pour rééditer ce genre d’exploit sont nombreuses ; le combo, outre son passé musical et ses capacités exploratoires, s’est acoquiné avec un jazzman (le guitariste Charlie Hunter), un manitou de l’electro (Jack Dangers de Meat Beat Manifesto) et est signé chez Alternative Tentacles. Les textes de Franti sont éclairés et rebelles à la fois, scandés avec gravité et froideur, plus proches du slam que du rap. On ne découvre sa voix chantée qu’à l’occasion d’une « Music and politics » qui préfigure déjà Spearhead. Avec le recul, l’album est habité par une certaine aridité qui fait qu’il faut s’accrocher fermement pour ne pas lâcher la rampe. Mais il reste le témoin d’un vrai courage et avant-gardisme dans le hip-hop, qui, sans vouloir me lancer dans le conflit de génération, fait passer les récents savants fous pour des rigolos.

Paroles de l’album

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