
Je ne connaissais pas King Iso, alias Iso, alias Reali-T. Ce qui m’a amené à lui aujourd’hui ? Un rapprochement franc avec Tech n9ne, qui l’a même signé sur son label. D’ailleurs, le premier titre de ce nouvel album qui voit le rappeur originaire d’Omaha se battre contre lui-même (comme beaucoup, le monsieur a connu la violence, les gangs, la tôle et la condition de sans-abri) est un duo avec la légende sus-citée. Et pas un titre anecdotique. King Iso y rappe plus vite que son ombre, rappelant un certain Busta Rhymes. J’aurais encore pu oublier et passer autre chose si le reste de l’album ne suivait pas un chemin similaire ; celui d’un hip-hop crépusculaire et nerveux, posé sur des beats sombres assez typés grime et indie rap. King Iso est assez ouvert au rock voir au metal, et même si ça ne s’entend pas ici (ou un tout petit peu, sur « Awol » et « Trippy love »), ça signifie qu’il est capable de s’adapter à pas mal d’ambiances et de gens différents, de confronter ses idées à d’autres univers. Est-ce palpable dans ses textes ? Je vous en laisse seul juge, je ne me suis pas trop penché dessus, hypnotisé que j’étais par la maîtrise de son flow et les choix certes classiques mais judicieux de ses instrus. On peut aussi prendre note de la relative confiance en lui du bonhomme, qui, malgré la générosité de ce disque (22 titres!) n’affiche que deux featurings. A moins que ça ne trahisse le ridicule carnet de bal de King Iso ? A vrai dire, on s’en fout ; de toutes façons, deux featurings, c’est bien assez, « World war me » n’a pas besoin de ça pour convaincre celui qui lui prêtera un peu d’attention.