Il est difficile de voir un amour de jeunesses changer, s’affadir, perdre de sa superbe. Incontestablement, Bloc Party fait partie des formations qui ont opéré un énorme changement dans sa musique en quelques années, passant d’un indie rock certes dansant mais puissamment fiévreux à quelque chose tenant plus de l’indie pop groovy, avec des accès rock incontrôlés, ou plutôt mal contrôlés. « Four » arrivait à peine à sauver les meubles, malgré une poignée de titres un peu moins décevants que les autres. Mais j’avoue que je m’attendais au pire avec ce cinquième album, qui a en plus vu la paire rythmique basse / batterie déserter. Et hélas, il ne me faut que quelques minutes pour me rendre compte que j’étais loin de me tromper. Si ça ce sont des hymnes, alors Sébastien Patoche est le nouveau Flaubert. Si un ou deux titres peuvent passer, vit fait, dans la pénombre, la plupart constituent un tout tout de même, mmmh, comment dirai-je ? Assez chiant en fait. Alors oui, la voix de Kele est toujours aussi belle. Mais elle est sous-exploitée. Les titres se suivent et se ressemblent, usant à peu près tous des mêmes ficelles et des mêmes rythmes. C’est bien en cela que « Hymns » déçoit d’ailleurs ; pas seulement timoré, il se montre surtout assez uniforme, trop en tout cas pour retenir l’attention tout au long de ses 47 minutes. Pffff, monde de merde….
Bloc Party : The love within