Il y a quelques années encore, le black metal ricain représentait un eldorado pour ceux qui cherchaient… des groupes de seconde zone au style pompeux ou bas du front. Et puis, tout change. On les a vus s’ouvrir à d’autres genres, à d’autres sonorités, suivre une voie plus avant-gardiste. Du coup, aujourd’hui, lorsqu’on en voit un débarquer avec une pochette ouvertement occulte et mythologique, on espère tomber sur autre chose que du sous Absu (n’en déplaise aux fans du groupe, je n’y ai jamais vu autre chose qu’un brouillon de bonnes idées). Et heureusement, on a tout bon. Ash Borer, groupe ricain donc, actif depuis 2008, sort ici son troisième album. Le style qu’il emploie doit beaucoup au raw black mais joue un peu les trouble-fête rayon doom et post metal. Le tout aboutit à des titres plutôt longs, pas franchement torturés, mais plutôt intenses et éprouvants. Ah, et bons, aussi. Dissonances et claviers joignent leur pouvoir de persuasion, et si l’album manque un peu de relief et de variété, l’ensemble est tout de même assez délectable et porteur d’une aura maléfique et mystérieuse à la fois pour susciter un intérêt non feint de la part des fans de black comme de metal novateur. Sympathique !