
Je ne sais pas d’où m’est venu cet amour de la crying soul. On en écoutait pas chez moi, aucun pote ne m’a initié… En fait, je pense que c’est juste une question de sensibilité. Enfin, bref, cet amour des musiques soyeuses et mélancoliques va encore une fois être assouvi avec le premier album de monsieur Aaron Frazer. L’homme, jusqu’ici derrière les fûts (et les choeurs) de Durand Jones & The Indications, formation soul / rhythm & blues de l’Indiana, a donc décidé de voler de ses propres ailes. Il a confié la production de ses 12 titres à Dan Auerback (The Black Keys) qui avec sa sensibilité rock garage, en a extrait le meilleur ; un style assez marqué seventies, entre funk, soul et doo-wop, aux formes mouvantes et groovy, dont la douceur soul est renforcée par le timbre androgyne d’Aaron et quelques choeurs bien sentis et assez discrets pour ne pas bouffer l’espace. Entourés d’instrumentistes aguerris qui mettent à la fois leur maîtrise et leur sobriété au service des chansons, Aaron Frazer n’aura aucun mal à s’imposer comme un (grand) espoir de la soul rétro-moderne. Avec une coolitude et une classe qui pourrait bien évoquer un Marvin Gaye. Joli !