DOOZ KAWA : Vol de nuit


Dooz Kawa n’a plus depuis longtemps besoin de prouver qu’il est l’une des plus fines plumes du rap français. Le voilà qui évoque Antoine de Saint Exupéry sur ce sixième album qui, encore une fois, fait la part belle aux sonorités méditerranéennes / tziganes. Depuis longtemps, il a choisi de créer une troisième voie pour ses textes, entre poésie et mots crus. Ce qui lui a d’ailleurs valu d’être reconnu par certains enseignants de grandes écoles, celles dont justement il revendique son non-appartenance. Encore une fois, les amateurs de bons mots pourront s’abreuver à la source du hip-hop fielleux du Dooz ; les titres d’exception sont bien sûr encore de la partie. Entourés de personnes de confiance, le strasbourgeois nous pond même un titre qui sonne comme une mini-comédie musicale avec « Naufragés », qui fermera une bonne fois pour toutes le clapet de ceux qui jugent le rap médiocre autant musicalement que textuellement. Mais il est loin d’être le seul moment fort du disque. « Les monstres » avec Demi-Portion, la terrible « Piège à loups », « La folia », « Sisyphe », « Qui je suis » sont autant de raisons de porter aux nues le bonhomme et son art une fois de plus. « Vol de nuit » divisera forcément pour la raison évoquée ci-dessus ; la langue de Dooz Kawa est libre, et ses mots ne sont pas à mettre en toutes les oreilles. La gente féminine est un sujet prépondérant, et si le sexe a une place non négligeable ici, il ne fait pas vraiment l’objet de métaphores filées, bien au contraire. Le monsieur vient d’en bas, et ne s’en cache pas. Il ne vient pas pour donner des leçons, n’est certainement pas un exemple à suivre, et finalement ne dit rien de plus que ses collègues. Mais il le dit mieux ; c’est ça qui fait sa différence et son caractère précieux.

Instagram

Facebook

Related Posts

  • 10000
    Depuis ses débuts, Dooz Kawa m’impressionne. Par son positionnement particulier dans le rap game. Il a beau en partager certains codes, certaines connaissances, il me semble hors compétition. Si dans les années 90 beaucoup s’émerveillaient sur le rap lettré et poétique d’un Mc Solaar et pleurent depuis l’appauvrissement des rimes,…
    Tags: dooz, kawa, s, l, plus, bien, d, ne, n, rap
  • 10000
    Le strasbourgeois n’a pas attendu longtemps avant de nous abreuver de ses rimes riches et de son flow élastique servi par une voix qui semble muer en permanence : tant mieux. L’opus précédent était indéniablement l’une des plus belles réussites du rap francophone depuis belle lurette, et on sent – du…
    Tags: l, kawa, dooz, rap, plus, disque, qu, d, français
  • 10000
    Le troisième album du rappeur Dooz Kawa sera donc celui qui m'introduira dans l'univers fantasque, original et littéraire du strasbourgeois. Qu'on s'entende ; vous pouvez continuer à me traiter d'inculte parce que je ne comprends pas la poésie et le côté visionnaire de Booba, je m'en fous. Moi, ce que je…
    Tags: kawa, dooz, ne, rap, album, collègues, autant, longtemps, jeune, sexe
  • 10000
    Euphonik m'avait impressionné en 2021 avec son album « Les lucioles » qui montrait une maîtrise des mots et des rimes, une vision personnelle du rap. Ça a l'air un peu bateau ce que je dis, mais c'est vraiment justifié. On y retrouvait une patte qui justifiait son existence et la persistance…
    Tags: plus, a, bien, c'est, rap, kawa, dooz, n, disque, instagram
  • 10000
    Soleil Noir, c’est une vraie dream team du rap français, l’union de Dooz Kawa, Swift Guad, Davodka et Euphonik. Soit des gars avec de solides backgrounds, des flows en béton et une écriture assurée. Forcément, ce premier opus (dont on espère qu’il n’est que le premier d’une série tellement il…
    Tags: l, nuit, d, a, titre, rap, français, kawa, dooz, post-format-image

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *