
Pour ce quatrième album, Riopy a décidé de changer son fusil d’épaule en enrichissant son vocabulaire musical. En plus des habituelles pièces de piano solo, riches en émotion et en délicatesse, on trouve des passages plus orchestraux. Ah, c’est tout ? Non, pas seulement : Riopy a également ici emprunté quelques notes et mélodies à de grands compositeurs. Vous les reconnaîtrez sans mal. Elles constituent donc une base de travail à ce nouvel opus qui plus encore que ses prédécesseurs bâtit un pont entre l’art d’un autodidacte qui forcément sonne néo classique et la « véritable grande musique ». Bien entendu, le musicien a depuis eu le temps de rattraper le temps, mais il faut savoir qu’il n’a pas la culture de l’instrument ni des grands compositeurs : élevé dans une secte, il n’a quasiment pas eu accès à des œuvres musicales. C’est sa sensibilité et son toucher qui ont bâti sa réputation et son talent. Parce que, oui, « Thrive » en est l’illustration. Y retrouver des références communes c’est facile, mais en apprécier les interprétations et les versions l’est finalement encore plus. Les dix sept titres de ce disque forment un tout à la fois très copieux (on dépasse allègrement l’heure de musique) et très nuancé, entre les titres «traditionnels » au piano seul et ceux qui exploitent le nouvel allié de taille, l’orchestre de 22 musiciens. « Thrive » voit donc le français se réinventer pour continuer à prendre du plaisir à créer, et nous faire prendre du plaisir à écouter.






