
Positionné à ses débuts sur un style à cheval entre pop punk et rock alternatif, You Me At Six n’a jamais trop attiré mon viseur. Mais des difficultés diverses ont conduit il y a peu le groupe au bord de l’implosion, et à une remise en question de leurs habitudes. Pour autant, ce « Suckapunch », septième album du groupe, suit la voie peu à peu tracée par ses prédécesseurs (ou du moins perçue comme telle par votre serviteur après une écoute accélérée de leur discographie) ; celle d’une progression vers un style moins pop et plus rock au sens large. C’est bien simple, sur « Nice to me », titre introductif, on pourrait se croire chez les Foo Fighters. Bon, de là à parler d’un disque progressif comme j’ai pu le lire ici et là, euh, bon, ne nous foutons pas de la gueule du monde non plus, d’autres le font assez pour nous ! Maintenant, si on me demande si ça apporte une plus-value à ce disque, je dis oui. Et oui aussi, il y a ici une volonté d’aller chercher autre chose, d’intégrer d’autres influences. Qui ne sont pas toujours de mon goût du reste : ok pour moi quand il s’agit d’éléments electro (« Suckapunch » – même s’ils restent assez mainstream et bateau), de ballades (« Glasgow »), mais quand le groupe vient tutoyer le R&B (« WYDRN »), je suis beaucoup plus réticent. Ceci dit, la plupart du temps, les anglais restent dans un style emo rock alternatif qui semble taillé pour les radios, avec juste ce qu’il faut de rage exprimée (assez poliment) pour ne pas être confondu avec un Panic At The Disco moderne. Soit. « Suckapunch » n’est pas un mauvais disque, il comporte de bons titres accrocheurs et limite dansants, mais il reste trop sage et passe-partout pour moi.