Mine de rien, accompagnée de quelques autres tristes sires, A.A. Williams serait bien placée pour être une anti pub vivante pour la vie en Angleterre. Que de noirceur, que de mélancolie mes amis ! Ce premier album, aussi magnifique et touchant soit-il, ne donne pas vraiment l’impression que Londres est un endroit où il fait bon vivre. Vous vous souvenez Portishead ? Et bien, Beth Gibbons et Madame Williams ont apparemment la garde alternée du spleen. Attention, je n’ai pas dit que les univers étaient similaires. Mais cette hybridation du rock, du post rock et de la musique électronique y fait tout de même un peu référence. Malgré tout, « Forever blue » est plus soyeux, plus gothique, plus dark americana, plus cinématographique. Mais comment cet album peut-il cumuler autant de qualificatifs ? Lancez l’écoute et vous le découvrirez vite. « All I asked for (was to end it all) » en dit long sur le contenu. L’ambiance me rappelle une Jesse Sykes ou une Heather Woods Broderick, le côté rock (on est à la limite du metal souvent dans les riffs) et charbonneux en plus. Le son est ample, on ressent vraiment une impression de puissance et de grandeur, en même temps que de la rancoeur et de la désolation. Le tout conjugué à une beauté renversante. Sacré programme, n’est-ce pas ? Si le dernier titre, « I’m fine » fait quelques pas vers un style plus léger (tout est relatif), l’ensemble est quand même à déconseiller aux grands sensibles, qui tomberont probablement en amour avec ce disque avant d’entamer une profonde dépression. Maintenant, si c’est ce que vous aimez, et vous le savez certainement, c’est mon cas, alors plongez votre âme meurtrie dans ce « Forever blue », c’est un voyage dont vous reviendrez transformé !
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