
J’ai croisé deux ou trois fois le nom des belges de Whispering Sons, mais je ne savais pas sur quel pied danser à l’écoute de ce deuxième album, après un premier opus très remarqué en territoire post punk. Il faut dire que le genre peut revêtir des formes diverses, et toutes ne me plaisent pas. Je savais juste que le groupe avait la particularité d’avoir un chant féminin. Alors quand je lance l’écoute de « Several others », je ne peux m’empêcher d’être surpris ; j’y entends un mélange entre un Glenn Danzig des derniers temps et un Andrew Eldritch peu démonstratif. Terreuse, sombre et rauque, la voix de Fenne Kuppens est donc le premier trait de personnalité marquant du groupe. Le deuxième (qui colle parfaitement avec le premier), c’est cette coloration très gothique de l’ensemble. Bien sûr, les marqueurs post punk sont bien présents, mais du coup on a vraiment l’impression d’écouter un groupe et pas un style, je ne sais pas si vous me suivez. A partir de là, l’écoute de « Several others » est en tout cas pour moi bien plus digeste. Whispering Sons pioche des idées ici et là, mais n’applique jamais une formule, et travaille sur les textures et les nuances. Un titre comme « Aftermath » aurait tout aussi bien pu se retrouver sur un disque de Sopor Aeternus, là où un « Satantango » se fait beaucoup plus frontal et sauvage. Si ça n’avait pas été pris, le disque aurait pu s’appeler « Fifty shades of grey », et ça lui aurait été comme un gant (sur une main de fer). J’ai lu ça et là que le premier album du combo était plus « sage », je ne me suis donc pas imposé son écoute, préférant rester sur l’image d’une formation rebelle et originale. Je ne peux donc que conseiller cet album à ceux qui aiment le post punk mais aimeraient qu’ils sorte de ses ornières ; si vous acceptez ce chant très particulier, vous voici exaucés !