Weezer est, en quelques années, devenu le groupe le plus irrégulier de la planète rock, capable de pondre des titres imparables autant que d’infâmes bouses commerciales. Aujourd’hui, comme pour nous rassurer après des disques très moyens, il nous affirme qu’à la fin, tout ira bien. Tant mieux. Côté musique, c’est vrai que ce dixième disque essaie beaucoup plus que ses prédécesseurs de rattraper le coche, enchaînant les titres powerpop efficaces et formatés. Quelques-uns se permettent même d’afficher une tenue plus que correcte (« Eulogy for a rock band », « Da Vinci », « Foolish father »). Bonne nouvelle : le « retour aux sources » promis par Rivers Cuomo, c’était (pour une fois) pas du flan ; les treize titres ici présents semblent faire une grande croix sur les dix dernières années du groupe (au bas mot) et se concentrer sur la satisfaction du fan des trois-quatre premiers albums. Ce qui veut dire que rien ne surprend ici ; mais ça on s’en doutait déjà un peu avant de lancer la lecture. Alors Weezer, condamné à se répéter inlassablement ? Je ne sais pas, et à la limite je m’en fous, puisque ni monsieur Cuomo ni moi n’avons plus de grandes ambitions pour le combo. Mais si la réponse est oui, je préfère autant qu’il le fasse de cette manière plutôt que de nous servir de la daube faisandée comme sur les grands frères de « Everything will be alright in the end ».
Weezer : Back to the shack