J’attendais, comme une foule d’autres, beaucoup de ce quatrième album de Pascal Arbez-Nicolas. Parce qu’aucun album du bonhomme ne m’a jamais déçu, qu’il a toujours su se renouveler et se démarquer de ses petits camarades. Alors quand « El viaje » et ses allures de bande originale de Rabbi Jacob, on tique forcément un peu, même si ça reste une entrée en matière agréable. « Waiting for the stars », dont l’intro et la mélodie rappellent fortement « Rave kids go » rassure et indique clairement la voie suivie ici : plus pop, plus apaisé, et plus rétro. On retrouve le touché des disques précédents mais l’influence temporelle principale, c’est clairement les années 70. Vitalic a pensé et souhaité ce disque comme son album le plus disco. Il ne s’est pas perdu en route, même si, chassez le naturel… et vous en trouverez tout de même les stigmates : l’électro entêtante et frénétique est toujours là. Elle a beau se cacher, s’habiller autrement, on l’entend, on la perçoit, on la ressent. Mais, l’espace en ligne de mire, le français se fait plus progressif, explore des territoires plus groovy et paradoxalement plus technoïde. On échappe pas à quelques relents kitch qui gâtent presque le plaisir (« Sweet cigarette » m’évoque franchement le Zlad d’« Electronik supersonik »), mais le tout se tient largement, et on ne peut qu’être satisfait du résultat global, même si la folie furieuse d’un « Rave kids go » ou d’un « Stamina » peuvent, à raison, manquer. En tout cas, Vitalic est encore parvenu à surprendre, c’est là l’essentiel pour un artiste !
Vitalic : Voyage for the stars
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