
J’avais pénétré sans mal l’univers déviant et sombre de Kompromat. Mais oh, c’était en 2019 ! Alors oui bien sûr, le duo Vitalic et Rebakka Warrior a probablement eu d’autres chats à fouetter, on en doute pas. Mais quand même, ça fait long. « Traum und existenz », donc, est sorti il y a plus de 5 ans et voyait les musiciens oeuvrer plutôt en vase clos. Sur ce deuxième opus, la méthode a un peu changé, et on retrouve souvent des invités, parfois inattendus. Ainsi, on trouvera l’actrice Vimala Pons, Rahim Redcar / Christine And The Queens (dont le timbre m’est toujours aussi insupportable), Sonia Deville et Farah. Ce qui n’en assurera pas plus la médiatisation. Pourquoi ? Parce que Kompromat a beau collectionner les rythmes vénéneux et les mélodies potentiellement dansantes, ses paroles très explicites l’en éloignent clairement. Kompromat parle vrai, cru et gay-friendly. Le disque est très axé relations, bien plus que le précédent. Musicalement, on retrouve bien sûr les sonorités très acides du premier, ses aspects les plus electro ambiant, son côté répétitif, son alternance chant francophone / autre (cette fois, ce n’est pas l’allemand mais l’anglais), son ambiance un peu neo gothique. « Playing / praying » est un peu plus clubbing selon moi, ce qui correspond aussi à sa tendance « sensuelle ». Mais comme son nom l’indique, il est porté sur les expériences, qu’elles soient physiques ou spirituelles / mystiques ; on passe donc à plusieurs reprises en mode transe. Et on finit l’album sur une plage bien chelou, « Intelligence artificielle », qu’on a même un peu de mal à comprendre. Alors oui, ce nouvel album est tout aussi énigmatique que le premier, et n’aidera pas les non-initiés (ou juste un peu) à apprécier l’art du groupe. Mais ce statut de curiosité sied assez bien à Kompromat.