
Réglé comme ma fille à l’heure du goûter, Vinnie Paz nous propose un nouvel opus de hip-hop sombre et revanchard avec en prime une pochette semble-t-il tirée de la même série de photo utilisée depuis quelques années : le gars semble avoir acheté un lot et est décidé à le rentabiliser. Pas grave, ça s’adapte bien à ses textes, et ça résonne avec son engagement dans l’Islam. Niveau musical, on retrouve ces titres aux structures et au feeling volontairement old school, sur lesquels le timbre éraillé et agressif de Vinnie se pose avec peu de délicatesse (à l’image de ses lyrics qui n’ont jamais brillé par leur côté mesuré, ce qui a pu causer des polémiques avant ou après sa conversion) mais beaucoup de volonté. Et comme d’habitude, on trouvera à boire et à manger sur cet album ; de très bons titres et d’autres plus que moyens qui donnent envie de vite passer au suivant. On ne s’extasiera pas devant le verbe ou la technique du mec, déjà éprouvés depuis longtemps et qui n’ont ni été modifiés ni altérés depuis des années. Parfois un featuring ou un gimmick fait la différence (« Bulldozer », « Head of David », « Perfect enemy », « Battle scars », « Chico ‘s bail bonds », « Sacrificio (de muerte) » avec un Sick Jacken trop sobre, « Noise drug »), et parfois le mc s’englue juste dans ses automatismes. Comme pour les dernières œuvres du monsieur, les fans pourront constater que le cahier des charges est rempli, mais que l’ensemble n’envoie pas forcément les flammes de l’enfer non plus. Bah, on a appris à s’en contenter, et les nouveaux venus trouveront quand même ça bien solide, alors pourquoi pas ?