Difficile d’oublier Vinnie Paz quand on parle de hip hop indie américain tant le bonhomme occupe la place de façon régulière. Heureusement, la constance du Jedi Mind Tricks est à rapprocher de sa régularité en termes de qualité. On reconnaît sans mal ses BPM réduits et plutôt feutrés accompagnés de sonorités sombres, qu’elles soient piochées dans un répertoire world music, soul ou electro. On reconnaît surtout son timbre particulier et sa diction nerveuse. Bien sûr, en 20 ans de carrière, l’ami Vinnie a tellement roulé sa bosse qu’il a rappé sur à peu près tout et (parfois) n’importe quand, et donc il ne nous éblouira pas / plus avec ses textes. On est également habitué à ses productions, qui cannibalisent un peu tout ce qui lui passe sous la main et le recrachent « façon Paz ». En fait, le gars a la chance d’avoir une voix si unique qu’elle seule suffit souvent à donner une couleur aux titres. Cependant, attention ; certaines instrus semblent en effet servir de faire-valoir, et du coup, ne se foulent pas trop à chercher le gimmick qui les fera briller. Et ça s’entend un peu trop parfois ; on a sur certaines plages tendance à s’ennuyer, avec un (ou plusieurs) rappeur(s) en roue libre qui s’étalent sur le beat sans penser à rendre l’ensemble mémorable. Du coup, pas vraiment de hit à se mettre sous la dent ici, même si certains titres sont plus susceptibles de rejoindre une playlist, comme « Oil drums », « Koresh babylon », « Nero caesar », « Yemeni telephone number », « La pulga » ou « Murder is an artform ». Vous pourrez en ajouter d’autres selon votre degré de tolérance bien sûr. Est-ce que je suis satisfait de cette écoute ? Moyennement. J’ai l’impression qu’on me sert du réchauffé, et j’suis pas trop trop content. Donc steuplé Vinnie, prend le temps, on est pas chez pôle emploi, et ponds-nous un vrai album dont on se souviendra longtemps !
