J’étais persuadé d’avoir déjà chroniqué un disque du berlinois Ulrich Schnauss. Peut-être pas ici et récemment, mais au moins quand j’ai commencé il y a quelques années, à l’occasion de la sortie de son très bon « A strangely isolated place » (2003). Depuis, c’est vrai que j’ai un peu délaissé son electro / ambiant / shoegaze / kraut rêveuse. Mais la retrouver à la sortie de ce nouvel album de sa pléthorique discographie est toujours aussi agréable. Bien sûr, on reconnaît le format et les tics ; de longs titres instrumentaux menés par les claviers, dont le groove vient colorer les entournures, un peu coincés entre années 70 et 90, sorte de chaînon manquant entre un Harmonia et un My Bloody Valentine. On ne vient pas chercher ici un boost d’adrénaline, ni même un moment de contemplation mélancolique. Mais on y trouve de jolis titres atmosphériques et beaux, engageant à la sérénité, ou au mieux à la médiation. Ulrich Schnauss collabore ici une fois de plus avec Jonas Munk, complice venant compléter l’équation avec ses guitares et programmations, rendant le tout plus complet et complexe, tout en conservant l’aspect minimaliste et répétitif de la musique. Parler de space rock, d’autant plus pour Schnauss qui collabora aussi avec Tangerine Dream, n’est pas du tout hors de propos. Certains titres sont moins réussis que d’autres (« Perpetual motion », par exemple), mais dans l’ensemble « Eight fragments of an illusion » est un bon disque pour qui cherche un moment de détente et de plénitude.
Related Posts
- 10000Quelque part entre Zombie et Air, le duo mixte Geysir fait partie des nombreuses formations à vampiriser le kraut rock de papa pour le marier à des modes d’expressions musicaux plus modernes comme le post rock, l’electro, le post punk, l’ambiant… Le résultat, comme souvent, contient à la fois une…
- 10000Ah, vous m’aurez pas cette fois ! « un drame ne vient jamais seul », tout le monde le sait. Alors si je n’étais pas préparé à ce que Rubin Steiner se pointe en 2015 avec ce projet clairement kraut rock, là, je savais bien qu’il allait me tomber sur le râble. De…
- 10000Majeure, c’est le projet solo de monsieur Anthony Paterra, soit la moitié de Zombi. Formé en 2007 lors d’un temps mort pour son groupe principal, Majeure exploite et explore le space rock comme jamais Zombi ne l’a vraiment fait, s’attachant plus au côté classique et ne versant pas du tout…
- 10000Le post-punk chinois, ça vous parle ? Eh bien, à moi non plus. Mais rassurez-vous, après cet article, vous le connaîtrez par coeur. Bon, ok, peut-être pas de A à Z, mais au moins vous en aurez une vue parcellaire. Parce que les Re-Tros (qui signifie Rebuilding the Rights of Statues,…
- 10000Derrière ses allures très urbaines, le duo islandais Soft Error est beaucoup plus sophistiqué et savant. Formé par un dj et un compositeur de musique de film, il propose ici son premier album dans une veine à la croisée du kraut rock et de l'ambiant techno. Pas vraiment un genre…