
J’étais persuadé d’avoir déjà chroniqué un disque du berlinois Ulrich Schnauss. Peut-être pas ici et récemment, mais au moins quand j’ai commencé il y a quelques années, à l’occasion de la sortie de son très bon « A strangely isolated place » (2003). Depuis, c’est vrai que j’ai un peu délaissé son electro / ambiant / shoegaze / kraut rêveuse. Mais la retrouver à la sortie de ce nouvel album de sa pléthorique discographie est toujours aussi agréable. Bien sûr, on reconnaît le format et les tics ; de longs titres instrumentaux menés par les claviers, dont le groove vient colorer les entournures, un peu coincés entre années 70 et 90, sorte de chaînon manquant entre un Harmonia et un My Bloody Valentine. On ne vient pas chercher ici un boost d’adrénaline, ni même un moment de contemplation mélancolique. Mais on y trouve de jolis titres atmosphériques et beaux, engageant à la sérénité, ou au mieux à la médiation. Ulrich Schnauss collabore ici une fois de plus avec Jonas Munk, complice venant compléter l’équation avec ses guitares et programmations, rendant le tout plus complet et complexe, tout en conservant l’aspect minimaliste et répétitif de la musique. Parler de space rock, d’autant plus pour Schnauss qui collabora aussi avec Tangerine Dream, n’est pas du tout hors de propos. Certains titres sont moins réussis que d’autres (« Perpetual motion », par exemple), mais dans l’ensemble « Eight fragments of an illusion » est un bon disque pour qui cherche un moment de détente et de plénitude.