L’arrivée d’un nouvel album de U2 n’est jamais, depuis des années, une nouvelle que j’accueille avec joie et enthousiasme. Oui, je sais, le groupe irlandais d’origine sait composer des titres efficaces et entraînants, oui, il traîne dans son sillage des millions de fans, et « 50 millions fans can’t be wrong » comme disait l’autre. Mais je suis de ceux qui trouvent le succès de la bande à Bono vraiment surfait. Alors cet introductif single mollasson rendant hommage à Joey Ramone, il me fait mal au ventre pour lui. Et ce n’est pas le reste qui me fera changer d’avis. U2 a choisi de recycler ses riffs, ses attitudes, ses combats, ses mélodies, et d’en faire une boucle infinie. « Songs of innocence » sonne comme du U2 ; classique, efficace, la voix de Bono bien en place, de la ballade, du mid-tempo, un peu de moments plus rock pour donner le change, rien qui ne dépasse du cadre. Je peux comprendre que ce disque puisse satisfaire ceux qui attendent de U2 un album de U2 ; pas trop mal fichu, malgré quelques boursouflures pop variété, il fait son taf, remplit parfaitement le cahier des charges, amenant tout ce qu’un fan est en droit d’attendre. Mais pour moi, ça reste du réchauffé, la photo polaroid d’un groupe qui a développé une technique quasi-parfaite et l’applique en se persuadant qu’il le fait par passion et non par habitude. Même la pochette évoquant celle de « Boy » nous crie, s’il en était besoin : « hey, regardez, on a pas changé ! ». Consensus mou.
U2 : The miracle (of Joey Ramone)
Le problème d’une telle critique, c’est qu’on sent le mépris sous-jacent pour U2 à des kilomètres alors, honnêtment, quel es l’intérêt de critiquer un album avec un tel biais de départ? Aucun!
J’adore U2 mais, je suis capable de dire qu’il y a du bon (Iris, Sleep…) et du mauvais (Song for someone, Volcano) dedans.
Donnez-moi un de vos albums préférés et j’essaierai d’en faire une critique sans préjugés de base…c’est quand même plus intéressant.
Le fait est que j’ai aimé U2, mais je trouve qu’il s’est perdu en chemin, qu’il ronronne. Une critique est forcément subjective, et le contexte, l’expérience, les partis-pris du critique y jouent forcément un rôle. Ceci dit, avec un tel parti-pris, il m’est arrivé de faire machine arrière et d’apprécier un disque. Au contraire, j’ai souvent adoré un groupe et été très déçu par l’une de ses sorties, et je ne m’en suis pas caché. C’est un peu le but quand je me lance dans une telle entreprise. Des fois, ça fonctionne, des fois moins, c’est le jeu !