L’arrivée d’un nouvel album de U2 n’est jamais, depuis des années, une nouvelle que j’accueille avec joie et enthousiasme. Oui, je sais, le groupe irlandais d’origine sait composer des titres efficaces et entraînants, oui, il traîne dans son sillage des millions de fans, et « 50 millions fans can’t be wrong » comme disait l’autre. Mais je suis de ceux qui trouvent le succès de la bande à Bono vraiment surfait. Alors cet introductif single mollasson rendant hommage à Joey Ramone, il me fait mal au ventre pour lui. Et ce n’est pas le reste qui me fera changer d’avis. U2 a choisi de recycler ses riffs, ses attitudes, ses combats, ses mélodies, et d’en faire une boucle infinie. « Songs of innocence » sonne comme du U2 ; classique, efficace, la voix de Bono bien en place, de la ballade, du mid-tempo, un peu de moments plus rock pour donner le change, rien qui ne dépasse du cadre. Je peux comprendre que ce disque puisse satisfaire ceux qui attendent de U2 un album de U2 ; pas trop mal fichu, malgré quelques boursouflures pop variété, il fait son taf, remplit parfaitement le cahier des charges, amenant tout ce qu’un fan est en droit d’attendre. Mais pour moi, ça reste du réchauffé, la photo polaroid d’un groupe qui a développé une technique quasi-parfaite et l’applique en se persuadant qu’il le fait par passion et non par habitude. Même la pochette évoquant celle de « Boy » nous crie, s’il en était besoin : « hey, regardez, on a pas changé ! ». Consensus mou.
U2 : The miracle (of Joey Ramone)