Vrai premier album des québécois, « I tread on your grve » est comme ses grands frères entièrement instrumental. Ce qui n’exclut pas une forme de narration. Car le groupe nous apprend que « I tread on your grave » conte l’histoire de motards dessoudés et revenus à la vie bien décidés à se venger à l’aide d’une armée de pairs. Un scénario très seventies qui sert de prétexte à onze titre bien graisseux entre stoner, hard rock et blues rock, pour un total de 36 minutes pied au plancher. Inutile de chercher une once de dixième d’originalité ici : on est sur du connu, de l’établi, du traditionnel. Riffs lancinants, rythmiques qui sentent bon l’asphalte cramé, batterie qui bat le fer tant qu’il est chaud (et il l’est, le bougre !), tout concorde à donner à « I tread on your grave » le look d’une bonne bande-son de film de genre à la Tarentino, ce qui est totalement assumé par le combo. La petite surprise tout de même, c’est la reprise du « Moby dick » de Led Zeppelin, solo de batterie compris bien entendu. Une version forcément plus musclée, réduite à 5 minutes et des brouettes, ce qui ne fatiguera pas trop les réticents à la démonstration technique (d’ailleurs moins impressionnante ici) et permet de fermer le disque sur une note rafraîchissante (enfin, tout est relatif, mais vous m’avez compris). Bref, on a là un bon disque « pour la route » (ou ce que vous voulez, mais avec modération), dans lequel les Death Wheelers a eu l’intelligence d’insérer ça et là des samples de dialogues de films qui renforcent la cinégénie. Pas démentiel, mais assez fun pour qu’on s’y laisse prendre, voici une carte de visite motivante autant pour le groupe que son auditoire.
The Death Wheelers : I tread on your grave