Elles/ils sont quatre (même si la base du groupe reste le duo Emily Bones et Valerie Knox), nous viennent de Toronto et leur truc, c’est le punk rock ; merci de faire un tonnerre d’applaudissement pour The Anti-Queens. Ah vous n’applaudissez pas n’importe qui ou n’importe quoi ? ça tombe bien, je ne vous propose pas de la daube. « Disenchanted », deuxième album du groupe, vient couronner la bonne dizaine d’années durant lesquelles les filles (et le garçon) ont traîné leurs docs sur les scènes et routes, en affutant leur style à la fois engagé et accrocheur, et leurs textes évoquant les sempiternelles difficultés liées aux relations interpersonnelles, les combats sociaux et pourquoi pas parfois des choses un peu plus légères… ou pas du tout. La voix légèrement éraillée d’Emily ne vient pas occulter le potentiel pop des 13 titres. Qui commencent d’ailleurs très fort avec la terrible « Apocalypse she », hymne féministe qui rabattra le caquet des machos tant il a tout ce qu’on peut chercher. Qu’il joue la carte du « in your face » ou se fasse plus bluesy ou rock, « Disenchented » prouve que le travail et l’expérience paient ; on a ici un disque où, paradoxalement, tout est maîtrisé, précis, calculé pour être le plus limpide et le plus percutant possible. Si vous aimez le punk bordélique, passez votre chemin ; si on souhaite bien renverser l’ordre établi ici, on souhaite surtout le faire en appliquant à la lettre un plan qui ne laisse rien au hasard. Je ne vois pas pourquoi le punk devrait obligatoirement être crade et débraillé à partir du moment où le son, l’attitude et les idées sont là. Bien sûr, le groupe envoie du bois, mais les amateurs de rock musclé plus old school trouveront sans mal leur compte ici avec des titres comme « Bulldozer », « Disenchanted », « Apocalypse she » et quelques autres. Anti-Queens, peut-être, mais pas loin du trône quand même !
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