
Sunken donne dans le black metal atmosphérique et nous vient du Danemark. Ce n’est pas forcément le pays le plus en vue pour ce genre musical, alors on peut déjà le féliciter pour sa persévérance. En plus, il le fait d’une façon moins conventionnelle que ses camarades. Entendons-nous bien ; beaucoup de choses ont été faites déjà dans le domaine, mais Sunken, lui, marie le doom, le black pur, le black atmo, le rock gothique et le black orchestral. Et ça donne quoi ? Un genre assez grandiose et riche en nuances, qui s’étale ici sur 5 titres pour 43 minutes. Bien sûr, lorsque « Forlist » débute, on a plus l’impression de plonger dans un disque electro / neo classique / ambiant ; bien qu’une vague de fond se charge de faire monter la pression, cette intro reste tout de même assez paisible et relaxante. En blind test, bien malin serait celui qui verrait venir la déferlante de puissance et d’émotion qui arrive après les cinquante premières secondes de « Ensomhed ». Un titre malin, qui commence doucement, enchaîne avec véhémence, fait un virage vers quelque chose de beaucoup plus gothic-doom en milieu de parcours, puis termine son parcours entre funeral doom et black doom. On part donc confiants pour la suite, et « Foragt » confirme la bonne tenue des titres de Sunken, avec un break de batterie assez inattendu cependant pour enchaîner sur une partie qui mélodiquement se tient mais dont on a un peu de mal à comprendre le sens. « Delirium », lui, prend tout son temps pour aboutir à un final intense et fort ; les influences post rock sont bien là. Enfin, « Dodslaengsel » clôt le parcours avec les mêmes éléments et à peu près la même logique. Ce nouvel album est donc une jolie démonstration, présentant Sunken comme un digne représentant du genre, ne se contentant pas d’appliquer une recette bien établie mais ayant à cœur de proposer un style riche et complexe.